Amateurs : le jour sans fin, l’espoir d’une reprise du footballeur amateur face au CODID
Depuis un an, le football amateur est suspendu à la situation sanitaire, victime directe du Covid-19. La discipline souffre en silence.
La joie d’une victoire, la peine d’une défaite.
L’adrénaline au moment d’aborder le temps additionnel avec un but d’avance ou de retard. Le dépit face à une occasion toute faite manquée ou un but évitable encaissé. La satisfaction d’une action collective aboutie ou d’une frappe réussie. Le partage, dans le vestiaire, de toutes ces émotions propres au sport. Autant de sensations qui appartiennent désormais au monde d’avant, chez les amateurs.
Bien sûr, la FFF a autorisé, quelques semaines durant, le retour à la compétition à la fin de l’été. Un football sous condition. Sous perfusion. Mais depuis un an, maintenant, le sport amateur a perdu sa raison d’être : le partage, plus encore que la compétition.
Alors que le processus électoral à la tête de la Fédération (qui a vu Noël Le Graët réélu à sa présidence samedi dernier) a paralysé toute velléité de décider, de donner un cap – faute, aussi, de cap clair de la part du gouvernement -, la pratique se retrouve encore mise sous cloche pour les centaines de milliers de passionnés qui ont perdu une partie de leur identité.
Qui, aujourd’hui, répondrait « Je suis footballeur » à la question : « quels sont tes loisirs dans la vie ? » ?
Plus personne, ou presque. Le football est en salle d’attente depuis de (trop) long mois et doit s’attendre à des conséquences lourdes quand bien même le retour sur les terrains sera autorisé.
Puisqu’on dit qu’il ne suffit que de quelques semaines pour prendre une habitude, bénévoles et pratiquants ont eu un an pour se faire à la vie sans ballon, sans stade, sans buvette. Bien sûr, le football manque à la majorité d’entre eux. Mais combien auront été perdus en route quand les beaux jours reviendront ? Comment les clubs, privés de recettes, traverseront-ils cette crise qui s’annonce sans précédent ?
Les questions, nombreuses, demeurent sans réponse.
Difficile aussi d’apporter des solutions de manière dogmatique : autoriser la pratique du football alors que la pandémie n’est pas endiguée et que les restrictions sanitaires pourraient s’intensifier n’apparaît pas comme l’idée du siècle.
Toutefois, plus que de solutions, c’est d’un cap dont le monde amateur a besoin. De perspectives. Sans quoi, les dérives se multiplieront, au mépris du bon sens, du respect des gestes barrières et de la loi. C’est déjà le cas depuis de nombreuses semaines, où des matches clandestins s’organisent partout sur le territoire, sous le regard détourné des instances et jusqu’à présent sans répercussion.
Cela ne peut plus durer : le football n’est pas fait pour vivre un jour sans fin. Surtout quand c’est un jour sans football.