Les plus belles émotions se vivent dans le stade mais aussi autour du comptoir. Si la picole fait partie de la culture foot, certaines de nos légendes ont connu une énorme gueule de bois.
En préambule de ce vaste sujet spiritueux, loin de nous l’idée de faire la promotion de l’alcool. Sa consommation excessive est dangereuse pour la santé. Ceci étant posé, servez-vous une bonne bière et trinquons avec la légende des légendes de la tise Mister Georges Best, aussi majestueux pour dribbler les défenseurs que pour tâter de la bouteille. Habitué de la vie nocturne de Manchester des sixties et de citations légendaires – « J’ai claqué beaucoup d’argent dans l’alcool, les filles et les voitures de sport — le reste, je l’ai gaspillé » – l’ange maudit y a laissé sa funeste carrière couronnée d’un ballon d’or en 1968 et son foie en 2002, avant de disparaître de ses excès à 59 ans.
Il faut dire qu’entre la bibine et l’Angleterre, c’est une belle histoire d’amour. Celle de Paul Gascoigne s’est régulièrement terminée en gros mal de tête, à l’hôpital ou en désintox. Gazza, génie sur le terrain démon en dehors, fait partie de cette génération où il n’était pas rare de jouer gentiment pompette dans un championnat anglais qui n’était pas encore le plus compétitif du monde. Et c’est un français (le comble…) qui va mettre fin aux mauvaises habitudes. Quand Arsène Wenger débarque à Arsenal en 1996, il trouve un vestiaire qui suinte la pinte et un capitaine Tony Adams à la ramasse alcoolo au dernier degré. L’Alsacien prend des mesures drastiques, bannit l’alcool et remet Adams à l’endroit. La « Guiness Story » se transforme en « Success Story » avec un titre de champion deux ans plus tard pour les Gunners.
Allez les verres !
Aujourd’hui, les joueurs devenus aussi des marchandises et des produits spéculatifs s’entretiennent dans le culte de la performance, propre à notre époque. Et il n’est pas certain qu’ils se retrouvent après les victoires pour trinquer quand ils pensent en priorité récupération pour maintenir un rythme toujours plus exigeant. A part Marco Verratti, on imagine mal Kylian MBappé s’envoyer une Kro pour célébrer un doublé contre Dijon.
Reste que la picole reste bien présente chez les supporters. Il suffit de constater la protestation générale lorsque les organisateurs de la prochaine coupe du monde au Qatar, pays musulman qui ne rigole pas avec les aficionados du goulot, ont annoncé l’interdiction de toute consommation d’alcool. Si cette mesure semble extrême, difficile d’oublier les bastons entre « supporters » avinés, et les drames qui ont émaillé les différentes compétitions internationales
Heureusement, il reste le monde amateur bien plus convivial, où il est d’usage de porter le sac de sports d’une main et le pack de bières de l’autre. Une gorgée-une passe, une gorgée-un sprint, c’est ainsi que se passe l’échauffement avant… avant les crampes inévitables au bout de dix minutes de jeu. On est d’accord que la consommation d’alcool est incompatible avec une pratique sportive, mais je peux vous dire que j’ai quand même envoyé une énorme frappe dans la lunette à moitié bourré, lors d’un tournoi de sixte.
A moins que… C’est très flou. Peut-être que ça ne s’est jamais passé.
Je devais être en plein délirium.